En voyage à deux en Belgique

Une femme de 27 ans se présente en consultation avec une éruption squameuse sur la moitié droite du visage. La patiente est originaire de Somalie et n’est arrivée en Belgique que quelques semaines plus tôt. L’anamnèse, effectuée par l’intermédiaire d’un ami interprète, révèle que l’éruption ne se serait manifestée qu’après l’arrivée de la patiente dans notre pays. Elle aurait cependant acheté au Kenya une crème qui ne se ne serait pas montrée efficace…

À l’examen clinique, nous constatons un érythème relativement bien délimité avec une légère desquamation et de petites pustules éparses sur la joue droite, les deux paupières droites et une partie de l’aile droite du nez.

Nous pensons à une tinea facieiet entamons un traitement empirique à base d’itraconazole 200mg/j pendant 2 semaines. Un échantillon est prélevé pour culture et confirme le diagnostic;T. violaceumest mis en culture. Il s’agit d’une moisissure présente partout dans le monde, mais qui est particulièrement fréquente en Afrique de l’Est. Deux semaines plus tard, nous revoyons la patiente et remarquons que l’activité inflammatoire a disparu.

En présence de ce type d’infection fongique prononcée sur le visage d’un adulte du reste en bonne santé, il importe d’effectuer une sérologie VIH, laquelle s’est avérée négative chez notre patiente. Il convient aussi de bien expliquer que l’hyperpigmentation post-inflammatoire, qui est plus marquée sur les peaux noires, n’est plus une infection active et va disparaître lentement, mais sûrement.

  • Service de Dermatologie, UZ Leuven

     

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