Changements climatiques: attention aux bactéries «mangeuses de chair»!

Une étude menée par une équipe internationale révèle que le réchauffement climatique entraîne une augmentation du nombre et de la propagation d’infections causées par la bactérie Vibrio vulnificus, présente sur certaines parties de la côte des États-Unis, mais aussi en Europe. 

Cette bactérie se développe dans les eaux côtières chaudes et peu profondes et peut infecter l’humain à l’occasion d’une blessure ou d’une piqûre d’insecte au contact de l’eau de mer.

Cette étude a spécifiquement été menée sur les côtes étasuniennes, mais des alertes de ce type avaient déjà eu lieu en Europe et même en Belgique. La nouveauté apportée par les chercheurs réside dans le fait que le nombre d’infections à V. vulnificus le long de la côte est des États-Unis est passé de 10 à 80 par an sur une période de 30 ans.

En outre, chaque année, des cas apparaissent plus au Nord, jusqu’à Philadelphie, alors que précédemment, cette bactérie était retrouvée plus au Sud. Les chercheurs prévoient que d’ici 2041-2060, les infections pourraient s’étendre aux principaux centres de population autour de New York. À partir de 2081 à 2100, les infections pourraient être présentes dans tous les États de l’est des États-Unis.

La maladie atteint son paroxysme en été et la bactérie se propage rapidement, endommageant gravement la chair de la personne. C’est pourquoi elle est communément appelée maladie «mangeuse de chair» et de nombreuses personnes qui ont survécu ont été amputées d’un membre. Les résultats de cette étude sont importants, car la probabilité de décéder d’une personne infectée par V. vulnificus est d’environ 20%.

Il s’agit également de l’agent pathogène marin dont le traitement est le plus coûteux aux États-Unis. Les chercheurs suggèrent des mesures de contrôle actives, telles que des programmes de sensibilisation plus importants pour les groupes à risque, et des systèmes d’alerte précoce spécifiques pour avertir les autorités sanitaires. Les personnes les plus à risque sont les personnes âgées et les individus présentant des maladies particulières engendrant une immunodépression.

Les conséquences du changement climatique sur la santé humaine et le littoral sont déjà visibles et il est crucial d’agir rapidement pour éviter des conséquences sanitaires majeures.

  • Archer EJ, Baker-Austin C, Osborn TJ, et al. Climate warming and increasing Vibrio vulnificus infections in North America. Sci Rep. 2023;13(1):3893. https://www.nature.com/articles/s41598-023-28247-2#Abs1

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