Psoriasis: atteindre les bonnes cibles!

EADV 2021: psoriasis

Le Pr Johann Gudjonsson (Ann Arbor, États-Unis) a mis l’accent lors de son exposé sur l’importance de la pathophysiologie du psoriasis et le ciblage de son traitement.

«Le psoriasis est une maladie dépendante des cytokines avec des interactions complexes entre plusieurs cytokines majeures: les’IL-17, les interférons alpha et gamma, et l’IL-36», explique d’emblée le Pr Johann Gudjonsson. Ces relations complexes expliquent aussi les différentes manifestations du psoriasis. Ainsi, si les IL-17 sont prédominants, ce seront plutôt des plaques qui seront présentes. Dans les formes dites paradoxales, il s’agira d’une prédominance des interférons, et dans la forme pustuleuse, des IL-36. La prédisposition génétique implique plus de 86 loci identifiés à l’heure actuelle, notamment ceux impliqués dans la différenciation des lymphocytes Th17 induite par l’IL-23 et la réponse à l’activation par l’IL-17.

Le plus souvent, les médicaments dont les cibles sont génétiquement identifiées ont plus de chances de réussir dans les essais cliniques de phases II et III. Dans le cas du psoriasis, seuls 15 à 20% des gènes ou voies pathologiques connus et associés à la maladie sont ciblés par les traitements existants. Les médicaments en phases II et III de développement qui correspondent aux cibles génétiquement identifiées sont les anti-TYK2, comme le deucravacitinib, les anti-IL-17A/IL-17F comme le bimékizumab, et les anti-IL-36R comme le spésolimab ou l’imsidolimab.

Pour le bimékizumab, qui inhibe les IL-17A et F, une publication de Kim et ses collègues (JACI 2021) montre que les lymphocytes induits par l’IL-17A sont différents de ceux induits par l’IL-17F. Utiliser un médicament qui permet d’inhiber ces deux types cellulaires distincts permet d’obtenir des effets synergiques. Dans l’étude de Gordon et ses collègues (Lancet 2021), les scores PASI90 et 100 atteignent respectivement 90,8% et 68,2% après 16 semaines. Par ailleurs, plus de 75% bénéficient d’un PASI75 après seulement 4 semaines de traitement (voir figure).

La prise en charge de cette maladie complexe dépendante de nombreux gènes connaît un nouveau tournant majeur grâce à l’apparition de nouvelles molécules permettant de circonscrire la maladie plus vite et mieux que les anciennes avec une bonne sécurité d’emploi.

Figure: Efficacité et rapidité d'action du bimékizumab sur les scores PASI90 & 100

Source figure: Gudjonsson J. New therapeutic targets based on pathophysiology EADV 2021 nr ID D1T03.2C

Références:
- Gudjonsson J. New therapeutic targets based on pathophysiology EADV 2021 nr ID D1T03.2C
- Kim J, Lee J, Kim HJ et al. Single-cell transcriptomics applied to emigrating cells from psoriasis elucidate pathogenic versus regulatory immune cell subsets JACI 2021 https://doi.org/10.1016/j.jaci.2021.04.021
- Gordon K, Foley P, Krueger J et al. Bimekizumab efficacy and safety in moderate to severe plaque psoriasis (BE READY): a multicentre, double-blind, placebo-controlled, randomised withdrawal phase 3 trial Lancet 2021; 397:475-486

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