Les petites molécules aussi…

EADV 2021: psoriasis

Le Dr Enikö Sonkoly, dermatologue au Karolinska Institutet de Stockholm (Suède), a fait le point sur des médicaments contre le psoriasis permettant d’atteindre des cibles intracellulaires, ce que l’on appelle les «petites molécules»…

Contrairement aux traitements biologiques, la structure des «petites molécules» est parfaitement connue puisqu’elles sont synthétisées chimiquement, elles possèdent un bas poids moléculaire et sont peu spécifiques. Par ailleurs, elles peuvent être administrées oralement ou même de manière topique. «Il existe un grand nombre de voies métaboliques de signalisation qui ont été découvertes et qui peuvent servir de cibles au traitement du psoriasis», explique la spécialiste scandinave.

Source figure: Sonkoly E. Existing and upcoming small molecules EADV 2021 nr ID D1T03.2D

Comme le montre la figure, un certain nombre de ces médicaments sont déjà sur le marché ou en cours d’étude. Ainsi les inhibiteurs de la voie métabolique JAK-STAT sont déjà bien connus. Pour mémoire, la voie métabolique JAK-STAT est un système de transduction de signal composé d’un récepteur transmembranaire, couplé à une enzyme Janus kinase et à une protéine de type STAT. «Dans le psoriasis, ces petites molécules sont très prometteuses, car une foule de molécules existantes ou en développement peuvent agir sur cette voie», précise E. Sonkoly. C’est notamment le cas pour le deucravacitinib. Actuellement, il s’agit du seul inhibiteur de la voie STAT, plus spécifiquement un inhibiteur TYK2, pouvant être administré oralement. Cet inhibiteur est sélectif pour TYK2, une tyrosine kinase. «Cette kinase est intéressante, car elle est impliquée dans la signalisation activée par les IL-12, IL-23 et les interférons a et b. Cette inhibition supprime la transcription de gènes impliqués dans la réponse immunitaire spécifique impliquée dans le psoriasis.» Des études de phase III ont été publiées récemment et ont fait l’objet d’une présentation lors du congrès estival de l’académie américaine de dermatologie. Dans les études POETYK PSO-1 (n = 666) et POETYK PSO-2 (n = 1.020), la petite molécule s’est montrée plus rapide et plus active que l’aprémilast.

Certaines autres molécules peuvent être administrées de manière topique, comme le tapinarof, un agoniste du récepteur d’hydrocarbure aryle qui pourrait constituer une alternative, selon E. Sonkoly, aux corticostéroïdes topiques, même si plus de données sont encore nécessaires.

Références:
- Sonkoly E. Existing and upcoming small molecules EADV 2021 nr ID D1T03.2D
- Korman N Deucravacitinib, an Oral, Selective Tyrosine Kinase 2 (TYK2) Inhibitor, Compared with Placebo and Apremilast in Moderate to Severe Plaque Psoriasis: Onset of Action in the Phase 3 POETYK PSO-1 and POETYK PSO-2 EADV 2021 Poster Number: P1411

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